- Nom Japonais : Uroshima Monogatari
- Auteur(s) : FUKUYAMA Yôji
- Genre : Libération sexuelle
- Editeur Japonais : Ohta Publishing
- Editeur Francais : Sakka (Casterman)
- Nombre de Tomes publiés au Japon : One Shot
- Nombre de Tomes publiés en France : One Shot
- Edition française : 1
- Prix : 9.95
- Année de publication au Japon : 2001 (source : manga-news)
- Année de publication en France : 2006
- Sens de lecture : Original.
- Nombre de pages par tome : 192
- Rythme de parution : Terminé
Résumé éditeur : Du héros de Voyage à Uroshima, on ne connaîtra pas le nom, et peu importe. Ce monsieur tout le monde d’âge mûr, dans le train qui le ramène d’un séjour en montagne, rêve qu’il fait l’amour avec une lycéenne devant les autres passagers. A son réveil, le train est arrêté en gare d’Uroshima. Quand la lycéenne de son rêve apparaît, il part à sa poursuite, et découvre une cité dont les habitants jouissent d’une libido exceptionnelle et nullement assujettie à la pudeur. D’abord gêné par la débauche sexuelle environnante, notre héros s’interroge, avant de prendre goût aux coutumes locales.
S’inspire du célèbre conte d’Urashima Tarô, où un pêcheur découvre
un merveilleux royaume sous-marin.
Avis personnelJ'avais suggéré à Dod et Eido de m'offrir ce titre pour mon naniversaire, voici maintenant venu le moment du couperet :
""Yoji Fukuyama fait des oeuvres stranges, que ce soit
Jour du loup (Le) ou
Bienvenue au Gamurakan. C'est un auteur que j'avais mis dans la case "à surveiller". J'avais noté la sortie de
Voyage à Uroshima mais ni la couverture, ni l'histoire d'un mec lambda ne m'attirait (j'aurai dû peut être lire la suite du résumé...). Et puis j'ai interviewé les gérants du Manga Square (interview qui sera un jour sur le site), et au cours de la discution, ce manga est arrivé sur la table, dans la catégorie "c'est dégueulasse, c'est de la merde, qui peut acheter ça ? c'est un manga avec un mec qui passe son temps à enculer les gens." Il n'en fallait pas plus pour me convaincre que je devais absolument lire ce titre. Ne pouvant assumer son achat (qu'aurai dit la charmante caissière de la F... si elle avait feuilletté cette "horreur") je me le suis donc fait offrir. Jusqu'où n'irai-je pas pour assouvir mes petits plaisirs inavouables ?
Lançons-nous donc dans les affres de cette lecture qui s'annonce mouvementée. En 4ème de couverture une tour aux motifs indiens, ou un godemiché, selon l'interprétation. Tout dépend où le voyage conduira notre héros ;-) En fait il s'agit d'un préservatif, un "parfum orange à picots". La lecture de ce titre permet d'éviter les jugements expéditifs.
"Ha ha ha... mais qu'est-ce qui se passe ici ? Ils baisent tous n'importe quand n'importe où...Ce n'est pas la première fois que le thème d'une sexualité "sauvage" dans un îlot préservé est traité en manga (
Initiation, et sans doute d'autre, mais je n'en est lu aucun, je le rajoute sur la liste des mangas à me faire offrir). Je ne suis pas très calé en terme de manga sur la question, cependant je connais mes classiques de "psycho" :
Le personnage va suivre un déconditionnement de sa sexualité, en faisant par exemple tomber le principe de propriété (ce n'est pas MA yuma-chan, c'est celle de tout le monde), puis par exemple celle de la honte d'être nu devant les autres. Bref on est en plein Wilhelm Reich ! (Auteur de
La révolution sexuelle ou
La structure des masses du fascisme)
Au loin, et dans le même temps certains personnages symbolisent également les limites de ce système, comme le vieux gérant de convini qui visiblement n'attire personne : comme dans
les Bronzés (désolé je n'ai pas d'exemple moins kitsch, je recherche le titre d'un roman sur le même sujet, mais je ne le retrouve plus), où ceux qui profitent de l'amour libre ce sont toujours les mêmes.
Sexuellement, ce manga est assez explicite. En fait de sodomie, l'amour en levrette. Ce manga n'a en fait absolument rien de malsain, on ne suit pas les affres d'un détraqué sexuel, mais on nous montre au contraire que c'est le fait de se retenir qui nous détraque. Reste à savoir dans quel monde vit-on, Uroshima ne se trouvant sur aucune carte, mais bon notre bonhomme a d'autres chats à fouetter. Les grilles d'analyse sont multiples, et les mystères nombreux. Ce manga est d'autant plus sain, que l'usage du préservatif est constamment mis en avant.
Graphiquement, la métaphore de l'épouvantail qui symbolise notre quinqua est bien trouvée, bien mis en scène, et peut provoquer l'hilarité selon les situations. De même à un moment il y a un arbre, et en le remettant dans le contexte, il n'a plus la même signifaction.
Finalement, c'est vraiment barré, c'est un grand délire (mais pas le délire total, quoique...). Les scènes sont cocasses, les dialogues savoureux, le dessin pas trop mal. Il faut le lire.
Plus je lis Uroshima, plus je fais la révolution. Plus je fais la révolution, plus je lis Uroshima ;-)
Docteur Spider, 22/10/07