Du Maurier Daphne, La Crique du Français, éditions des Livres de Poche, Paris, juillet 2003, d'après les éditions Albin Michel, Paris, 1947 et 1998.
Roman anglophone traduit par Berthe Vulliemin d'après l'œuvre originale de Daphne Du Maurier publiée en 1942 sous le titre 'Frenchman's Creek', publication française poche, 11x18cm, 283 pages.
La Crique du Français raconte l'histoire d'une rencontre improbable entre une aristocrate anglaise et un pirate français. Lady St Columb possède un caractère bien trempé, et obtient toujours ce qu'elle veut auprès de son mari. Mais, cette vie dissolue finit par la lasser. Justement, sa dernière frasque la décide à quitter Londres sans attendre, au plus grand étonnement de son entourage. Navron, le demeure familiale depuis longtemps désertée, lui semble être une retraite idéale. Cette escapade sur la côte des Cornouailles la ravit, redécouvrant une joie de vivre qu'elle avait oubliée. Cependant, quelque chose l'intrigue, William en premier, ce valet impassible qui s'est octroyé l'exclusivité de la demeure en l'absence de ses maîtres, et ces objets qu'elle a trouvés dans sa table de chevet appartenant vraisemblablement à un autre homme. Piquée par la curiosité et contre toutes convenances, Lady St Columb est bien décidée à découvrir la vérité, avec l'espoir de rencontrer ce pirate français qui terrorise toute la région.
Il est difficile de décrire réellement le sentiment qu'apporte la lecture de ce livre. La plume de Daphne Du Maurier se reconnaît dans le suspense mais aussi dans les différents rebondissements de l'histoire. Comme beaucoup de ses romans, il est question de rencontre avec l'inconnu : irréel dans La maison sur le rivage, oppressant dans Rebecca ou caché dans Ma cousine Rachel. Pour la Crique du Français, il est tout autre, il parle de liberté, la liberté grisante que l'on ressent en effleurant le danger. La piraterie n'est alors plus qu'un prétexte pour croiser deux destins. Cette passion s'éveille sur le rivage des Cornouailles qui ne peut que nous laisser rêveur.